L’universalisation de l’éducation réalisée grâce à des instruments comme la bourse éducation ou la bourse famille, malgré ses lacunes, a tout de même eu des effets positifs : l’analphabétisme a reculé : de 33% en 1970, il est tombé à 10% aujourd’hui. Ce qui fait pourtant 14 millions d’illettrés complets, qui se débrouillent dans l’univers urbain par reconnaissance des signes, comme la couleur des bus pour choisi leur destination.

Ce handicap se répercute bien sûr sur leurs enfants lorsqu’ils entrent à l’école, car l’appui parental est déterminant pour la réussite. Selon une enquête menée à partir de la dernière édition de la « Prova Brasil », un des outils mis au point par le gouvernement pour évaluer les performance de l’enseignement publique, si la mère est analphabète, l’élève obtient 13 points de moins que ses collègues, quand c’est le père, 11 points de moins et si les 2 parents sont analphabètes, 25 points de moins.

Des ilots d’excellence.

Au sein du désert de médiocrité qui caractérise l’école brésilienne, il existe certaines exceptions remarquables. Lors du dernier ENEM, l’Examen National de fin d’enseignement secondaire, sur les 30 écoles classées les meilleures à Sao Paulo, 3 sont des écoles publiques gratuites : l’Institut fédéral d’éducation, l’Etec de Sao Paulo et l’Etec Professor Basilides de Godoy. Elles tiennent largement la comparaison avec des établissements privés prestigieux où les écolages dépassent parfois les 2’500 R$ par mois (1’500 CHF / 1’100€). Ce ne sont pas nécessairement les écoles privées, ni les écoles qui coûtent le plus cher qui sont les meilleures !

Dans les universités aussi, on trouve de vraies perles. Ainsi la Fondation Dom Cabral à Belo Horizonte, classée en 6° position mondiale par le Financial Times, pour ses performances. La Harvard Business School, HEC Paris et l’IMD suisse occupent les 3 premières places. La Fondation Dom Cabral vient d’ouvrir un programme destiné spécifiquement aux étudiants européens et américains, consacré à l’investissement dans les BRIC’s, Brésil, Inde, Chine et Russie.

Harvard, INSED, IMD.

Enfin la Harvard Business School américaine, l’INSEAD française ou l’IMD suisse ont fait de certaines grandes entreprises brésiliennes des objets d’étude pour leurs doctorants, qui viennent analyser sur place leur management. Ainsi Alpartagas, « l’inventeur » des sandales Havaianas et Vale, premier exportateur mondial de minerai de fer ont été choisis par l’IMD de Lausanne. Natura, une chaîne de produits de beauté écologiques a été élue elle par l’INSEAD de Fontainebleau.