environnement


testes sinovac

Comme souvent dans ce genre de situation, les choses débutent par un événement anodin qui prend ensuite des proportions inattendues… Le 9 novembre, suite au décès d’un participant, l’ANVISA, l’agence sanitaire gouvernementale, ordonne l’arrêt des tests liés au vaccin anti-Covid-19 chinois Sinovac, menés au Brésil par l’Institut Butantan. Trois jours plus tard, cette interruption est levée, preuve ayant été apportée que la mort de la personne concernée n’avait rien à voir avec l’administration du vaccin. Mais Jair Bolsonaro s’empare de l’affaire et proclame qu’il n’autorisera jamais au Brésil la distribution du « vaccin de João Doria ».

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Bonjour,

C’est pire que l’an dernier ! La forêt amazonienne brûle encore plus qu’en août 2019 et le déboisement a lui aussi augmenté par rapport à l’an dernier. La faute en grande partie à un laxisme des autorités qui se cachent derrière l’épidémie du Covid-19 pour laisser faire l’occupation illégale des terres en Amazonie. Une des conséquences, un quasi-génocide indigène, la pandémie fait particulièrement des ravages chez les Indiens, mal armés pour résister au virus.

Un groupe de Brésiliens de Genève lance internationalement un manifeste pour préserver les institutions politiques brésiliennes face aux attaques incessantes des Bolsonaristes contre les pouvoirs constitués. Une initiative bienvenue alors que ces troupes de choc de la désinformation multiplient les fakesnews tant à propos du coronavirus que de la gestion publique du pays. (lire la suite…) (suite…)

Cela fait depuis début mars que je vous fais part, sur Vision Brésil, de mon inquiétude concernant la recrudescence du déboisement en Amazonie. Le phénomène passe d’autant plus inaperçu que la pandémie du coronavirus occulte tout. Cette préoccupation, malheureusement, se concrétise. L’INPE, l’Institut national de Recherches spatiales, chargé de surveiller, mois après mois, l’état de la forêt équatoriale brésilienne, lance en effet une nouvelle alerte. En avril, la déforestation a augmenté de 63 % par rapport au même mois de l’an dernier, ceci alors que le premier trimestre 2020 avait déjà dépassé le record historique des cinq dernières années. Tout ce bois abattu -405 km2 défrichés depuis janvier —, va brûler dès que la saison sèche sera installée, soit à partir de juin. On risque bien alors de connaître les mêmes incendies monstrueux de 2019. (suite…)

Une image en noir et blanc de Sebastião Salgado illustre la pétition que le photographe a mise en ligne afin de protéger les indigènes du Brésil contre le Covid-19. [Sebastião Salgado – avaaz.org]

Le célèbre photographe brésilien Sebastião Salgado a lancé dimanche une pétition en ligne signée par des stars comme Brad Pitt, Madonna ou Paul McCartney, réclamant des « mesures urgentes » des pouvoirs publics pour protéger les indigènes brésiliens du coronavirus, c’est ce qu’annonce cette dépêche de l’afp que je reproduis ici. (suite…)

Au Brésil, le Covid-19 a atteint les réserves indigènes. 9 morts déjà parmi les Indiens d’Amazonie. Pour freiner sa progression, l’Institut national de l’environnement (Ibama) a lancé une vaste opération visant à déloger les chercheurs d’or et les bûcherons clandestins, soupçonnés d’être les vecteurs de l’épidémie. Réponse du tac au tac du ministre de l’Environnement Ricardo Salles : la révocation du directeur de l’Ibama. En 3 coups de cuillère à pot, tout est dit !

Ou plutôt en 4 coups : selon l’INPE en effet, l’Institut brésilien d’études spatiales, jamais le déboisement n’avait été aussi élevé qu’en ce premier trimestre 2020 : plus 51 % par rapport à 2019, année déjà record. Le coronavirus n’a pas freiné la déforestation, au contraire. Alors, lorsque la saison sèche sera installée, en juillet, les incendies de forêt vont vraisemblablement reprendre de plus belle. (suite…)

Témoignage de Claudelice da Silva Santos, militante écologiste brésilienne

Claudelice Da Silva Santos était l’une des invitées du FIFDH. Elle devait rencontrer des parlementaires fédéraux à Berne pour évoquer avec eux les conséquences de l’accord de libre-échange entre la Suisse et le Mercosur. La rencontre a finalement dû être annulée à cause des mesures de précaution face à l’épidémie de coronavirus. J’ai tout de même pu m’entretenir avec Claudelice Da Silva Santos en marge du Festival international du Film sur les Droits de l’Homme.   (suite…)

6,3 millions d’hectares déjà consumés par le feu en Australie, 25 morts et 480 millions d’animaux anéantis jusqu’à aujourd’hui, et seulement 125 000 hectares brûlés en Amazonie en 2019. Il ne s’agit pas de minimiser la catastrophe qui est en cours en Australie, pourtant, les incendies qui ont eu lieu au Brésil en juillet et août de l’an dernier sont beaucoup plus dommageables que ceux qui blessent aujourd’hui ce pays. C’est un paradoxe, mais les scientifiques sont unanimes : les effets sur la biodiversité, les conséquences pour la planète et la difficulté de récupération de la forêt sont bien plus graves en Amazonie que dans le bush australien. (suite…)

 

Le feuilleton des pompiers volontaires d’Alter do Chão qui auraient mis le feu intentionnellement à une réserve forestière pour susciter des dons d’ONG étrangères a fait long feu. Les quatre personnes arrêtées ont été relâchées, la police fédérale dément les accusations portées contre eux, soupçonnant plutôt des bûcherons clandestins d’être à l’origine du sinistre et le chef de la police de Santarém a été dessaisi de l’enquête au profit du responsable de la police de l’environnement de l’État du Pará. L’accusation était grotesque, elle n’a pas tenu plus de quatre jours.

Plus à l’Est, cependant, dans l’État du Maranhão, deux leaders indigènes de l’ethnie des Guajajara ont été froidement abattus le 7 décembre alors qu’ils rentraient d’une réunion avec la FUNAI, la Fondation pour l’Indien et la compagnie d’électricité Electronorte dont l’objectif était de fixer le montant des indemnités à octroyer aux habitants de la réserve de Coquinho qu’une ligne à haute tension allait survoler. Deux autres membres de la même délégation indigène ont été grièvement blessés.

Cette tuerie intervient un mois après l’assassinat de Paulo Guajajara, un des membres des « gardiens de la forêt » qui luttent contre le déboisement sauvage pratiqué dans leur réserve par des bûcherons clandestins. Dans les deux cas, les responsables semblent liés aux réseaux de ceux qui s’approprient illégalement des terres du domaine public pour les déboiser.

Devant l’aggravation de la situation, le gouvernement a décidé d’envoyer l’armée pour protéger l’intégrité physique des indigènes, mais dans le même temps, le président Jair Bolsonaro signe un décret permettant de légaliser la possession de terres publiques occupées sans autorisation ni titre de propriété. Une mesure destinée à régler la question des lotissements de la réforme agraire, prétend le gouvernement, la porte ouverte à l’appropriation illégale du sol et au déboisement s’insurgent les défenseurs de l’environnement. (suite…)

Après trois jours d’incarcération des brigadistes du feu d’Alter do Chão, le juge instructeur qui avait d’abord prononcé le maintien de leur garde à vue est revenu sur sa décision. Les quatre militants de la brigade de lutte contre les incendies d’Alter do Chão sont sorti de prison sous les vivats de la foule, mais la tête rasée, comme s’ils avaient déjà été désignés coupables ! L’enquête se poursuit, mais elle s’inscrit dans un contexte particulièrement tendu de conflits régionaux autour de violations de la réserve forestière du Rio Tapajós.

Un article de la BBC Brasil, publié par le site UOL aujourd’hui 29 novembre, met en relief l’historique des faits qui ont conduit à cette situation. On y apprend notamment que le responsable de l’enquête, José Humberto Mello Junior, est dessaisi du dossier sur ordre du gouverneur du Pará Helder Barbalho après que le ministère public fédéral de Santarém ait conclu n’avoir relevé aucun indice permettant d’impliquer les quatre prévenus dans les incendies de septembre.

On y apprend aussi qu’en 1997, sur fond d’occupation illégale des terres et d’extraction illégales de bois précieux au sein de la forêt protégée du Tapajós, une action-choc de Greenpeace mettait en cause notamment le propriétaire de l’entreprise de bois Maderize dont le propriétaire était alors… Alexandre Rizzi, le juge en charge de l’enquête actuelle contre les brigadistes d’Alter do Chão. Cette entreprise n’existe plus aujourd’hui et le juge a refusé de confirmer au journaliste de la BBC Brasil s’il avait effectivement été propriétaire de Maderize ou si cette entreprise appartenait à un homonyme, membre ou non de sa famille !

Je vous livre en annexe une traduction rapide de ce dossier de la BBC Brasil ainsi que le lien sur le texte original en portugais:

https://noticias.uol.com.br/ultimas-noticias/bbc/2019/11/28/de-soja-a-briga-pelo-turismo-tensao-envolvendo-ongs-ja-dura-decadas-em-alter-do-chao.htm

Bonne lecture Jean-Jacques Fontaine – visionbresil@gmail.com

 

 

www.trust-j.org/10502

 

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Une hallucinante accusation contre une ONG en Amazonie ; paroles de veuve : Monica Benicio, la compagne de Marielle Franco assassinée en mars 2018

Hier 26 novembre, la police brésilienne de l’État du Pará a arrêté quatre membres de la brigade volontaire de lutte contre les incendies d’Alter do Chão dans l’ouest de l’État du Pará. Parmi eux, un salarié de l’ONG Saúde e Alegria basée à Santarém. Yves Magat et moi-même avons longtemps travaillé avec cette ONG dans le cadre de nos cours de journalisme de l’association ONG Jequitibá. Saúde e Alegria est une des ONG les plus reconnues dans les domaines de la santé, l’environnement et la communication dans cette région d’Amazonie. Au cours de quatre années durant lesquelles nous avons collaboré avec cette association pour développer un programme d’appui aux radios communautaires de cinq villages riverains du Rio Tapajós, nous avons pu constater le sérieux du travail de cette ONG, l’honnêteté de leurs activités et la transparence de leurs comptes.

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