économie


Par Jean-Yves Carfantan – © https://www.causeur.fr

Avec la crise sanitaire mondiale, l’économie du premier pays d’Amérique du Sud est très durement secouée. Il y a d’abord des chocs extérieurs : effondrement de la croissance Chine (premier client étranger du Brésil, grand fournisseur de composants industriels), baisse des cours des matières premières (avec la récession globale annoncée), fuite des capitaux. Le choc d’origine interne est encore plus vigoureux. Un contrôle efficace de la pandémie passe par un confinement poussé de la population, la mise en hibernation de la vie économique et sociale sur plusieurs mois.

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Bolsonaro dans la foule à Taguatinga-Brasilia, dimanche 29 mars

Depuis une semaine, il les accumule… Mardi 24 mars, le Brésil comptabilise officiellement 2’200 cas de coronavirus et 26 morts. Dans son appel à la nation, le président Bolsonaro demande la fin du confinement, le retour à la normale des transports publics et qualifie l’épidémie de légère grippe. « Il ne faut confiner que les personnes à risque, moi-même, j’ai 65 ans, mais je ne risque rien parce que je suis un sportif ! »

Le surlendemain, jeudi 26 mars, il décrète que les cérémonies religieuses font partie de la liste des activités indispensables. Les églises sont donc dispensées de la quarantaine dans la perspective des fêtes de Pâques. Sans commentaire, on se rappelle que l’épidémie dans le Grand Est de la France a démarré lors d’un culte évangélique à Mulhouse ! Le Tribunal suprême, heureusement, va annuler ce décret présidentiel le lendemain, vendredi 27 mars.

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Dans son premier discours d’homme (provisoirement) libre, Lula s’en est particulièrement pris, samedi 9 novembre, au ministre de l’Économie Paulo Guedes qu’il a qualifié de « ministre-briseur de rêves », évoquant « la destruction des entreprises d’État et des emplois des jeunes à cause de son projet économique qui va appauvrir encore plus la société brésilienne. » « D’un certain point de vue, Bolsonaro n’a pas à s’en plaindre », affirme Reinaldo Azevedo, éditorialiste de la Folha de São Paulo, « avoir en face de lui une voix aussi stridente qui attaque sa politique économique est positif au premier abord. » (suite…)

L’Amérique latine en émoi, le Brésil en état de résignation – Synode pour l’Amazonie – l’agro-industrie brésilienne contre Bolsonaro

Bonjour,

En ce 28 octobre 2019, on aurait pu s’attendre à une déferlante de commentaires à propos du maigre bilan de Jair Bolsonaro à la présidence du Brésil, un an après son élection. Il n’en est rien. Personne ou presque, dans la presse, n’évoque cet anniversaire. Ce sont au contraire les convulsions qui ébranlent les autres pays du sous-continent qui sont à la Une.

À Santiago du Chili, Sebastian Piñera démonte tout son gouvernement après une manifestation de rue monstre qui oblige ce chantre du néo-libéralisme à lever l’état de siège décrété quelques jours plus tôt. À Buenos Aires, les Argentins, dont près de 30 % ne mangent plus à leur faim, s’apprêtent à répudier la même politique de Mauricio Macri et élire un péroniste,  secondé à la vice-présidente par Cristina Kirchner, pourtant sous enquête pour corruption durant son mandat. À Montevideo, au contraire, les Uruguayens pourraient se choisir un président de droite, mettant fin à 15 ans de pouvoir de la gauche, inauguré avec le premier mandat de Pépé Mujica, ex-guérillero des Tupamaros. À Quito, les mouvements indigènes sont dans la rue pour faire tomber Lenine Moreno et à La Paz, l’aura de gouvernement d’Evo Morales se fane, il devra vraisemblablement affronter un second tour s’il veut être réélu. Au Brésil rien, sinon un calme résigné. Que se passe-t-il en Amérique latine ?

Prochaines présentations de mes livres Le Brésil de Jair Bolsonaro, chroniques avril-mai 2019 et Amazonie en feu, état d’urgence :
Mardi 29 octobre, 18 :00 – Université de Lausanne, bâtiment Géopolis, soirée organisée par l’association des étudiants d’Amnesty international
Jeudi 31 octobre, 18 : 00 – Librairie du Boulevard, 34 rue de Carouge, 1205 Genève
  • Samedi 2 novembre, 14 : 30 /16 : 30 – Librairie Payot – Lausanne, 4 place Pépinet.

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Après trois semaines de travaux, le synode sur l’Amazonie de l’Église catholique s’est achevé samedi 26 octobre, sur une déclaration forte concernant la préservation de la forêt : « la défense de l’Amazonie doit passer par une véritable conversion idéologique et culturelle. Le non-respect de la nature doit être considéré comme une nouvelle forme de péché en cela qu’il représente un déni de respect envers le Créateur. » Pratiquement au même moment, plusieurs associations professionnelles de l’agro-industrie et des associations de défense de l’environnement s’unissent pour lancer la campagne, Soyons justes avec l’Amazonie, dont l’objectif est d’obtenir du ministre de la Justice Sergio Moro des actes concrets contre le déboisement illégal et l’usurpation des terres appartenant au domaine public. Les deux choses n’ont pas de liens directs, mais elles signalent peut-être un changement de discours sur l’Amazonie. (suite…)

C’est un joli succès, le premier dont peut véritablement se vanter Jair Bolsonaro depuis sa prise de fonction en janvier dernier. Il a signé, à Osaka, lors du sommet du G20, l’accord de libre-échange conclut entre l’Union européenne et le Mercosur. « J’ai promis que j’allais faire du commerce avec tout le monde sans préjugés idéologiques, je tiens ma promesse ». La nouvelle a été un peu passée sous silence dans les médias et pourtant, cet accord concerne 770 millions de personnes et englobe 25 % du PIB mondial, soit 18 000 milliards d’US $. Ce n’est pas l’équivalent des nouvelles Routes de la Soie concoctées par les autorités chinoises, mais ce n’est pas tout à fait rien.

Bien sûr, le nouveau président brésilien n’est pas l’artisan unique de cette signature — les deux partenaires négocient depuis 20 ans — mais c’est bien lui qui va en endosser les bénéfices, aux côtés du chef de l’État argentin Mauricio Macri et de leurs homologues de l’Uruguay et du Paraguay. Pour entrer en vigueur, cependant, l’accord doit encore être ratifié par chacun des quatre pays du Mercosur et chacun des 28 membres de l’Union européenne. Les plus optimistes estiment que ses effets ne se déploieront complètement que d’ici à une quinzaine d’années. Malgré l’opposition radicale des agriculteurs et écologistes européens et des syndicalistes brésiliens qui sont vent debout contre ce traité. (suite…)

Fernanda Scandelari partage avec Ludmilla Teixiera la même profession : publicitaire. Mais pas les mêmes idées ! Depuis 2014, Fernanda Scandelari, 32 ans, est un ferme soutien à la campagne d’appui à la candidature de Jair Bolsonaro à la présidence du Brésil. Elle salue la promesse électorale qu’il vient d’honorer : libéraliser la possession des armes. « C’est une avancée importante, un excellent début pour qui désire s’approprier le droit à l’autodéfense ».

Fernanda Scandelari regrette certes la timidité du décret qui n’inclut pas encore le droit des citoyens au port d’armes dans la rue, mais elle espère bien que cette mesure complémentaire sera bientôt approuvée. Fernanda confesse que personnellement, elle n’a jamais subi d’attaque violente, mais son père oui. Elle brandit fièrement ses états de service : cours de tir de base, avancé et israélien. « Je suis contre l’usage des armes pour la chasse, mais pour le reste, je suis totalement favorable ».

Comme elles, de nombreuses Brésiliennes se sont armées et saluent avec enthousiasme cette nouvelle possibilité de pratiquer le tir à balles réelles pour se défendre.

 

Traduit et adapté du blog de Paulo Sampaio, 16/01/2019 : 
https://paulosampaio.blogosfera.uol.com.br/2019/01/16/elas-votaram-em-bolsonaro-aprovam-o-decreto-da-armas-e-aprenderam-a-atirar/

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Bonjour,

A la demande du journal suisse La Liberté, j’ai rédigé un rapide portrait de l’équipe ministérielle du nouveau président Jaïr Bolsonaro et de ses hommes d’influence. Je livre ce texte à votre réflexion.

Bonne lecture!

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Deux discours, l’un aux parlementaires, dans la salle du Congrès, l’autre aux supporters massés sur l’esplanade des ministères, puis une rafale de décrets publiés au premier journal officiel de l’année 2019. Jair Bolsonaro a désormais tracé le profil de sa législature. Moins de ministres, une nouvelle répartition des tâches, la remise aux mains du ministère de l’Agriculture de la démarcation des terres indigènes et, petite mesure sociale de complément, une hausse du salaire minimum.  (suite…)

Bonjour,

A une semaine des élections présidentielles au Brésil, je vous recommande l’excellent dossier réalisé par Géopolitis de la RTS (Radio-télévision suisse), avec comme grand invité Jamil Chade, correspondant à Genève du quotidien « O Estado de Sao Paulo ». Vous trouverez le lien sur cette émission ci-après. J’aimerais y ajouter un commentaire personnel…

https://www.rts.ch/info/monde/9878111–le-bresil-est-une-democratie-en-danger-.html

Bonne lecture et bon visionnement

Jean-Jacques Fontaine – Vision Brésil

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RUAG, entreprise d’armement détenue à 100 % par le gouvernement suisse va construire une fabrique de munitions de petit calibre au Brésil. Des balles pour armes légères, qui équipent l’armée et la police, mais aussi les pistolets et les fusils qui, aux mains des trafiquants de drogue et des délinquants, tuent des innocents. En 2015, les victimes de la violence intentionnelle qui règne au Brésil ont été au nombre de 58 000, 71 % d’entre elles assassinées avec des armes à feu.

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